La contribution sud-africaine est jugée insuffisante, car si tous les pays faisaient un effort comparable, le monde ne serait pas sur la bonne voie pour limiter le réchauffement planète en deçà de 2°C (plutôt 3-4°C). L’engagement repose sur les trajectoires d’émissions de gaz à effet de serre déjà annoncées par le pays au moment de la conférence de Copenhague (2009), c’est-à-dire une réduction de -34% d’ici  à 2020 et -42% d’ici à 2025 par rapport à un scénario de laissez-faire. Concrètement, le Climate Action Tracker avait calculé que cet engagement représentait une augmentation en valeur absolue des rejets de gaz à effet de serre du pays (hors forêts et sols) de 110% d’ici à 2020 et de 141% d’ici à 2025 par rapport à 1990.

La contribution sud-africaine pour la COP21, prévoit une fourchette très large permettant l’augmentation de ses émissions, allant de 20 à 82% d’augmentation d’ici à 2025, par rapport à 1990 (hors forêts et sols). Les forêts et les sols en Afrique du Sud absorbent légèrement plus de carbone qu’ils n’en émettent, mais ne peuvent évidemment pas absorber toutes les émissions d’origine énergétique.

Les experts estiment que l’Afrique du Sud devra mettre en oeuvre de nouvelles politiques publiques pour atteindre ces objectifs, déjà relativement modestes. Pour l’instant, les émissions du pays sont plutôt sur une pente d’augmentation de 141% d’ici à 2025, par rapport à 1990.

L’économie sud-africaine repose encore très largement sur la combustion du charbon (94% de l’électricité produite dans le pays), l’exploitation des minerais et l’industrie lourde. La consommation énergétique dans l’industrie et le bâtiment est majoritairement électrique, et donc basée sur le charbon. En outre, 30% de l’essence et du diesel en Afrique du Sud proviennent de charbon liquéfié ! Enfin, les processus industriels dans l’industrie lourde (ciment, acier) génèrent également beaucoup de CO2.

Néanmoins, l’une des principales mesures politiques en Afrique du Sud pour limiter les émissions de gaz à effet de serre se situe dans le développement des énergies renouvelables. Un nouveau plan national, prévoit d’installer 14,8 GW de capacité renouvelable à horizon 2030. En 2012, le pays a remplacé son système de tarif d’achat par un système d’appel d’offres annuel (pour financer près de 8.000 MW d’ici à 2016). Mais le développement des énergies renouvelables en Afrique du Sud ne vas pas assez vite pour remplacer la production d’électricité à partir de centrales thermiques au charbon.

* D’après le Climate Action Tracker

 

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