Contribution nationale pour la COP21
L’accent mis par l’Inde pour se développer en passant par les énergies renouvelables doit être remarqué (notamment le solaire et l’hydroélectricité). Aujourd’hui, les renouvelables représentent environ 13% de la production totale d’électricité (63 GW), après une forte croissance depuis 2002 (multiplication par 6). L’objectif annoncé pour 2022 de 175 GW de capacité de production pour 2030 représente donc un objectif ambitieux. Il sera important de veiller que le développement de l’hydroélectricité (barrages) se fasse dans le respect des écosystèmes et des droits des populations.
Mais il faudra qu’en parallèle, l’Inde réduise les centrales au charbon, néfastes pour le climat et pour la santé des populations locales. Le charbon est la source d’énergie la plus émettrice de gaz à effet de serre. Aujourd’hui, il représente 61% des capacités installées du pays. Or, l’Inde veut continuer de miser sur le charbon pour se développer, en parallèle des énergies renouvelables.
Le principal bémol de la contribution indienne, c’est que le pays veut développer les fausses solutions au problème climatique que sont le nucléaire et le charbon dit « propre ». D’une part, le nucléaire est une option coûteuse, risquée, qui absorbe énormément de ressources publiques qui pourrait être investies dans plus de solaire ou d’éolien. D’autre part, le charbon propre n’existe pas. Il existe certes des technologies de centrales au charbon plus efficaces, mais qui continuent malgré tout d’émettre CO2 et particules polluantes. Les scientifiques nous disent qu’il faut laisser plus de 80% des réserves connues de charbon dans les sols pour pouvoir contenir le réchauffement planétaire en deçà de 2°C.
Enfin, un doute plane sur la capacité du pays à améliorer ses stocks de carbone naturels, notamment contenus dans les forêts. L’Inde veut reforester une partie de son territoire – un objectif qui va dans le bon sens s’il est fait de manière durable. Mais les ONG locales s’inquiètent de la faisabilité d’un tel objectif. Elles s’inquiètent de voir que la déforestation et la dégradation des forêts continue de progresser dans le pays, notamment sous l’effet des mines de charbon et de l’agriculture industrielle.
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ÉquateurLes actualités climat décryptées par le Réseau Action Climat