* D'après les analyses du Climate Action Tracker (2015).    

L’Europe a soumis sa contribution en mars 2015. Elle est issue du Paquet énergie-climat 2030, décidé en octobre 2014 par les chefs d’État des Vingt-Huit. Globalement, elle est insuffisante par rapport à la part de l’effort qui incombe à l’Europe.

Les ministres européens devaient affiner les détails de cette contribution avant de la soumettre à la Convention de l’Onu sur le climat. Mais ils n’ont pas réussi à se mettre d’accord. Elle demeure donc relativement floue, tant sur les règles comptables (notamment dans le secteur forêts-terres) que sur les politiques à mettre en œuvre. Il reste aussi à rendre crédible la mention du "au moins" placée devant l’objectif de 40% de baisse d’émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 (par rapport à 1990). L’Europe doit indiquer avant la Conférence de Paris comment elle compte aller au-delà de cet objectif "plancher".

Globalement, la contribution européenne est insuffisante par rapport à la part de l’effort qui incombe aux Vingt-Huit.

Lorsque l’Union s’est engagée à poursuivre un objectif « d’au moins 40% » de baisse des gaz à effet de serre, l’effet sur les autres pays a été mitigé. D’un côté, cela a permis de montrer que l’UE comptait bien se réengager sur le climat. De l’autre, l’objectif était clairement insuffisant, d’après les scientifiques, pour rester sous le seuil de 2°C d’augmentation des températures.

En outre, l’objectif de 40% ne correspond pas à l’utilisation maximale du potentiel, rentable, de réduction des gaz à effet de serre en Europe à l’horizon 2030. Or, dans les négociations internationales, les pays pauvres attendent que les pays développés – historiquement responsables des changements climatiques – exploitent au maximum leur propre potentiel. Cela répond notamment à un souci d’équité. Et en Europe, ce potentiel représente plutôt une division par deux ou plus des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, par rapport à 1990. D’autant plus que, pour la période actuelle, l’Europe va probablement atteindre une baisse des émissions de -25 à -27% en 2020, au lieu des -20% initialement prévus.

Exploiter tout le potentiel d'économies d'énergie et de renouvelables en Europe, c'est aussi créer encore plus de nouveaux emplois non délocalisables, économiser sur notre gigantesque facture d'importation de gaz, de charbon et de pétrole, et renforcer la sécurité énergétique.

Enfin, le fait que l'Europe n'ait annoncé aucune contribution financière ou en termes d'adaptation n'a pas aidé à renforcer la confiance au sein des négociations internationales.

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