1 septembre 2015
Dans les négociations climatiques internationales, qui se déroulent actuellement à Bonn (Allemagne) et culmineront en décembre à Paris, le groupe des Pays les moins avancés et l’Union Européenne viennent de rappeller qu’il faut décider à la COP21 de réduire les émissions du transport international aérien et maritime.
En soutenant l’Union Européenne, le groupe de négociation des Pays les moins avancés renforce la position que les émissions du transport international aérien et maritime doivent enfin être régulées après plus de 15 ans d’inaction. Il est temps que ces deux secteurs s’engagent en adoptant des mesures pour réduire drastiquement leurs impacts sur le climat.
Le transport aérien représente environ 2% des émissions mondiales de CO2 et sa responsabilité dans le changement climatique double si l’on prend en compte tous les polluants qu’il rejette. Le transport maritime est quant à lui responsable d’environ 3% des émissions de CO2 au niveau mondial. Pour l’un ou l’autre, ce sont des émissions annuelles équivalentes à des pays comme l’Allemagne ou le Japon.
Si rien n’est fait, les émissions du transport aérien devraient être multipliées par trois et les émissions du transport maritime augmenter entre 50 et 250% d’ici 2050. Ces projections restent alarmantes alors que l’accord qui sera décidé à Paris à la fin de l’année doit engager les Etats à réduire fortement les émissions de gaz à effet de serre pour maintenir l’augmentation du réchauffement planétaire à un maximum de 2°C. Le transport aérien et le transport maritime doivent cesser d’échapper quasiment totalement aux efforts menés collectivement pour limiter l’impact de l’homme sur le climat.
En 1997, le Protocole de Kyoto demande à deux agences onusiennes, l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) et l’Organisation Maritime Internationale (OMI), de réduire les émissions de gaz à effet de serre des deux secteurs sur une base non contraignante. 15 ans plus tard, ces deux organisations internationales ont été incapables de prendre des mesures pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. En 2012, les émissions du transport international aérien et maritime ont progressé respectivement de 80% et 66% par rapport à 1990.
Lors du Salon de l’aéronautique du Bourget, en juin dernier, Tony Tyler, le Directeur général de l’IATA (Association internationale des compagnies aériennes), a demandé à ce que le transport aérien soit exclu de l’Accord de Paris. Selon lui, c’est à l’OACI de mettre en place les mesures bien que cela fait plus de 15 ans que des propositions sont toujours attendues. Le Comité environnemental de l’OMI, en mai dernier, a rejeté une demande des Iles Marshall, un pays menacé par la montée des eaux, concernant la mise en place d’un objectif de limitation des émissions du secteur du transport maritime.
Le transport aérien international bénéficie depuis plus de cinquante ans d’une exemption de taxe sur le kérosène tandis que le transport maritime utilise des combustibles qui ne sont pas taxés à ce jour. Il n’y a plus de place pour les resquilleurs du climat, tant dans le ciel que dans les mers.
Avec le ralliement des Pays les moins avancés, l’Union Européenne n’est plus isolée à quelques mois des négociations. La Communauté internationale doit absolument faire pression sur le transport aérien et le transport maritime en prenant en compte leurs émissions dans l’Accord de Paris. Ces deux secteurs ne doivent plus reculer et enfin pendre leurs responsabilités dans la lutte contre les changements climatiques.
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Comprendre la COP21Les actualités climat décryptées par le Réseau Action Climat