12 juillet 2015
Les 1er et 2 juillet, près de 800 élus se sont rendus au Sommet des Territoires, à Lyon, lors d’une étape vue comme primordiale par les collectivités à 6 mois de la 21ème Convention de parties (COP).
Des réseaux regroupant des territoires du monde entier comme Cités et Gouvernements Locaux Unis ou Energy Cities ont travaillé sur dix thématiques en lien avec le climat et l’action territoriale, en partenariat avec des réseaux d’ONG (dont certaines associations membres du Réseau Action Climat). Sur chacune des thématiques, comme la planification urbaine, les forêts ou l’énergie, ces acteurs ont pointé du doigt les liens avec les changements climatiques, mis en avant le rôle des collectivités dans les actions d’atténuation ou d’adaptation, faits valoir des retours d’expériences positifs et proposé une série d’engagements que les territoire peuvent prendre. A l’issue du Sommet, par contre, seule une déclaration générale a été signée par les élus.
Alors certes, les acteurs présents au Sommet portaient déjà des actions en faveur du climat ; effectivement les travaux thématiques n’ont pas fait office d’engagements pour les territoires ; oui, la déclaration finale du Sommet était le résultat d’un travail de consensus ; et qui plus est ce texte n’a aucune valeur règlementaire … Certes, mais n’attendions pas que le Sommet des Territoires soit le lieu d’engagements radicaux de la part des collectivités du monde.
Pour autant, le Sommet a eu le mérite de mettre en exergue pendant plusieurs jours le rôle crucial des collectivités territoriales dans la lutte contre les changements climatiques. Selon le Programme des Nations Unies pour le Développement, près de 70% des actions pour le climat sont menées à l’échelle locale, au plus près des citoyens. C’était là l’un des objectifs du Sommet : se servir de la déclaration et du poids des signatures pour pousser les Etats à reconnaître le rôle des collectivités, et donc à faire mention de cet échelon pertinent dans les engagements nationaux et dans l’Accord de Paris.
Si les États reconnaissent, au sein de l’ONU, l’importance de l’échelle locale pour piloter et mettre en œuvre des actions de développement territorial permettant de limiter la hausse globale des température à +2°, alors il convient d’accorder les moyens avec les ambitions. C’était tout là le cœur du Sommet : une fois leur rôle reconnu, les territoires pourront faire un travail de plaidoyer pour accéder à des fonds : dotations supplémentaires de États, mais aussi pourquoi pas bénéficier directement d’une partie du Fond Vert, d’une partie de la Taxe sur les Transactions Financières, bénéficier de garanties d’emprunts etc.
Engagements, compétences, collectivités territoriales … autant de termes qui ont une résonance particulière en France en 2015 ! Pour le Réseau Action Climat, le Sommet était aussi l’occasion d’interpeller les futurs candidats aux élections régionales des 6 et 13 décembre. En effet, le local est l’échelle clé de mise en œuvre des politiques « climat » … encore faut-il que des ambitions fortes soient portées politiquement, et les « fausses solutions » écartées. Avec la réforme territoriale et la loi sur la transition énergétique, les Régions disposeront de nouveaux périmètres et de nouvelles compétences.
Il reste donc 6 mois aux candidats pour proposer des mesures à la hauteur du rôle de pourfendeur du climat que les territoires ont endossé ce 1er juillet.
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Les priorités des ONG françaises pour la COP21Les actualités climat décryptées par le Réseau Action Climat