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Le 4 septembre, une nouvelle réunion des 196 pays membres de la Convention de l’Onu sur le climat, visant à préparer la conférence de Paris, s’est achevée à Bonn. Le résultat est plus que mitigé, à moins de 100 jours du sommet de Paris qui doit déboucher sur un accord mondial permettant de stabiliser le réchauffement de la planète en deçà de 1,5 ou 2°C (objectif partagé par la communauté internationale). L’accord qui se dessine aujourd’hui n’est pas à la hauteur du défi climatique.

Les négociations se sont ouvertes lundi dernier avec en trame de fond la dure réalité des changements climatiques. D’une part, la 1ère évaluation agrégée des contributions des pays qui est sans appel : les engagement que se fixent les pays à horizon 2030 nous placent sur une trajectoire de réchauffement supérieur à 3°C (voir la carte des contribution, en Une du site) et sans efforts supplémentaires, referment la porte sur l’objectif de 2°C. D’autre part, la tempête Erika très violente qui frappait l’île de la Dominique dans les Caraïbes – exemple des impacts très réels d’un réchauffement de (seulement) de 0,8°C. Alors que l’objectif des négociations est d’éviter un réchauffement catastrophique et de protéger les populations de ses impacts, l’accord de Paris qui se dessine n’est pas parti pour y répondre.

Quand on regarde les négociations

En effet, l’accord qui émerge pour Paris est un accord qui convient avant tout aux grands pollueurs – un accord insuffisant, peu contraignant, et sans clause de révision claire bien avant 2030. Les négociations chaotiques et parfois désorganisées à Bonn cette semaine ont montré à quel point nous sommes loin d’un texte lisible et adoptable pour Paris et l’absence d’une vision partagée pour l’accord de Paris. Les présidents du processus ont appelé les pays à se rassembler derrière des propositions concrètes pour resserrer les champs des possibles, identifier les priorités des pays et les vraies lignes rouges. Les pays ont effectivement commencé à se rassembler et faire preuve d’ouverture d’esprit sur certains sujets difficiles, même si le chemin à parcourir reste long :

Plusieurs dimensions de l’accord à renforcer

Tout l’enjeu de la prochaine séquence politique – ministérielle à Paris dimanche et lundi, ECOFIN et Conseil de l’environnement dans le cadre européen, Assemblée Générale des Nations Unies à New York, la ministérielle de Lima sur les financements climat – est de rectifier le tir pour construire un accord qui répond aux besoins des pays les plus pauvres et les plus vulnérables aux changements climatiques. Il y a plusieurs dimensions de l’accord qu’il faut à tout prix renforcer.

L’objectif des prochains mois est que les pays travaillent sérieusement, notamment pour préparer la prochaine version du texte de négociation pour qu’il soit simplifié, dégraissé, et basé le plus possible sur les propositions qui sont endossés par des groupes de pays.

Des alliances doivent donc se créer, les ministres doivent décider de la direction, des compromis doivent donc se négocier d’ici la 1ère semaine d’octobre, date à laquelle le nouveau texte sera publié pour informer les négociations qui recommencent 19 octobre.

Pour autant, ces avancées ne permettront pas de résoudre la crise climatique dans toute son ampleur. Un accord sera adopté à Paris, certes, la question est surtout de savoir pour quoi et pour qui ? Quoiqu’il arrive, il appartient à la présidence française de s’assurer que l’accord de Paris n’est qu’un plancher, une première étape pour la solidarité internationale et l’action climatique.

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