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La problématique des changements climatiques n’est pas isolée. Un dérèglement général du climat pourrait intensifier des problèmes déjà existants, et en créer d’autres. Les changements climatiques sont donc au cœur d’un système où chaque dérèglement dans un secteur peut interagir avec un autre et créer des réactions en chaîne.

Un dérèglement général du climat pourrait intensifier des problèmes déjà existants, et en créer d’autres.

Par exemple, les changements climatiques entraîneront une baisse des précipitations dans les zones arides et semi-arides, une érosion accrue des sols par le vent et l’eau, une déforestation accrue par le dépérissement et les incendies des forêts, ainsi que la baisse des ressources en eau. Ils augmenteront les surfaces menacées de désertification. Le réchauffement de la planète modifiera le cycle de l’eau. Les sécheresses augmenteront, réduisant la sécurité d’approvisionnement en eau et les productions agricoles. La baisse de qualité des eaux menacera la santé humaine et la pénétration des eaux salées maritimes dans les nappes phréatiques côtières perturbera l’agriculture et les écosystèmes aquatiques. Le stress hydrique est un facteur limitant la croissance des végétaux, ainsi que le développement des sociétés.

6 Impacts intro

Les impacts touchent les populations à travers le monde, notamment dans les pays du Sud

Les populations vivant dans les pays du Sud sont les plus vulnérables face aux changements climatiques : ces derniers pourraient provoquer des bouleversements des modèles agricoles, des déplacements de populations et de nouveaux conflits.

Les cultures et les élevages sont affectés, en Asie comme en Afrique

Culture / élevage

La Banque mondiale a évalué l’impact des changements climatiques sur la production du riz en Asie du Sud-est. Dans ces régions où les reliefs sont peu élevés, les cultures sont particulièrement vulnérables à la hausse du niveau des mers.

Le rapport montre que « la production agricole — et en particulier la production rizicole dans le delta du Mékong — est vulnérable à l’élévation du niveau de la mer. Le delta du Mékong assure la moitié environ de la production agricole totale du Vietnam et joue un rôle important dans la production du riz exporté par ce pays. […] Une élévation de 30 cm du niveau de la mer — qui risque de se produire dès 2040 — pourrait entraîner une baisse d’environ 12% de la production agricole, comparativement à la production actuelle, à cause des inondations et de l’intrusion d’eau salée ».

Dans les régions du Sahel, les sécheresses sont plus longues et la pluviométrie très perturbée. Au Tchad par exemple, les Peules subissent au quotidien ces changements : la pluie qui ne vient plus au bon moment ; la chaleur de plus en plus torride ; et les inondations imprévisibles qui, tour à tour, dessèchent ou inondent les pâturages et affament le bétail et la communauté. Pour les communautés locales, ces bouleversements sont sources de conflits avec d’autres populations qui changent leurs pratiques migratoires. Ces changements sont également sources de pénibilité croissante pour les femmes, chargées de trouver l’eau et de nourrir leurs familles.

Déplacement de population

Il existe deux types de régions où les populations sont et seront particulièrement touchées par les changements climatiques: celles où les populations vivent à une altitude peu élevée et sont menacées par les conséquences de la hausse du niveau de la mer (inondations, salinisation), et celles où sévit déjà la sécheresse, dont les effets vont largement s’accentuer du fait de vagues de chaleur plus longues et plus fréquentes.

Pour celles qui subissent ou subiront la hausse du niveau des mers, les migrations sont déjà indispensables. On s’attend à ce que la hausse du niveau des mers au XXIe siècle impose des départs forcés à ces populations nombreuses, comme au Bengladesh ou en Inde, où l’altitude moyenne est très basse. De même à Shanghai : dans cette ville de 23 millions d’habitants, la moitié de la ville pourrait être sous l’eau en 2100 si le niveau de la mer augmente de 43cm.

Au total, une personne sur dix dans le monde habite dans une zone menacée par la montée des eaux. En 2014, la Nouvelle-Zélande a même accueilli les premiers réfugiés climatiques de l’histoire.

La France n’est pas épargnée

En France, les phénomènes observés ces dernières années (canicule de 2003, tempête Xynthia en 2010, inondations en 2013 et 2014) risquent de s’intensifier et de se produire de plus en plus souvent au cours du XXIe siècle, si on n’agit pas rapidement pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le GIEC, dans son 5ème rapport, précise ainsi que dans le pire scénario, les vagues de chaleur estivales, comme celles de 2003, pourraient devenir la norme à partir de 2070.

Les impacts des changements climatiques liés à cette hausse des températures seront nombreux en France métropolitaine, par exemple :

Santé

Les changements climatiques vont favoriser le développement de nouvelles maladies dites « à vecteur » (c’est à dire transportées par des mammifères, des oiseaux, des arthropodes et des insectes, qui se sont déplacés à cause des changements climatiques). Certaines maladies à vecteur (notamment via le moustique tigre ou les tiques) pourraient se développer en Europe occidentale et du sud, comme par exemple le paludisme, le chikungunya, ou la dengue. Les épisodes de vagues de chaleur et de canicule auront aussi un impact majeur sur notre santé, et sur la mortalité. Enfin, au printemps ou en été, s’il fait plus chaud, on peut craindre des pics plus fréquents et / ou plus intenses de pollution à l’ozone (polluant pouvant aggraver les pathologies respiratoires, en particulier l’asthme, et provoquer des irritations). Ce polluant a en effet besoin de soleil et de chaleur pour se former à partir de divers précurseurs, émis principalement par la circulation automobile. Il est d’autant plus agressif qu’il fait plus chaud.

Agriculture

L’augmentation des températures moyennes a un effet majeur sur l’agriculture, notamment la vitesse de développement des plantes. L’augmentation des températures en France a ainsi avancé la date de maturité des raisins en Aquitaine de 10 à 15 jours en moyenne, depuis la fin du XIXe siècle.

D’autres études montrent que la hausse moyenne des températures pourrait complètement redistribuer la géographie des zones viticoles en France et en Europe. Des zones où la viticulture est très implantée historiquement, comme l’Italie ou le sud de l’Espagne, pourraient devenir trop chaudes pour poursuivre ces cultures, au profit du nord de l’Europe (Angleterre, Allemagne, etc.).

Érosion des côtes

En France, si l’élévation du niveau des mers se situe dans la moyenne mondiale, le territoire métropolitain est particulièrement vulnérable car il est bordé de mers sur près de 5500 km.

Sur ces côtes vivent des millions d’habitants, notamment dans les villes comme Calais, Dunkerque, Marseille ou Nice. Le tissu économique y est souvent tributaire de la mer (pêche, marais et tourisme). Les basses terres comme le littoral aquitain sont très vulnérables à l’érosion. Et dans certains endroits, la mer a avancé de 100 à 150 mètres en 150 ans (selon le Ministère de l’Écologie). Pour faire face à ces enjeux, trois villes pilotes en Aquitaine (Lacanau, La-Teste-de-Buch et Labenne) réfléchissent déjà à un projet de relocalisation dans les terres des commerces et des habitations menacés par le délitement du front de mer.

Les Outre-mer sont également confrontés aux impacts des changements climatiques sur les littoraux. Ces derniers incluent l’érosion côtière, les submersions, les inondations, les mouvements de terrain, et la salinisation des sols et des nappes phréatiques. La plupart de ces risques sont liés à des tempêtes tropicales (ou des tempêtes issues de la zone tempérée). Les îles affectées par les cyclones y sont donc très exposées : Martinique, Guadeloupe, Mayotte, Réunion, etc.

Ces risques sont amplifiés du fait de la forte concentration sur le littoral de l’habitat et des activités économiques dans ces régions. L’aménagement y est plus récent (quarante dernières années), plus rapide et anarchique. En Martinique, 62% des infrastructures et 50% de la population se concentrent ainsi sur une surface de 170 km2, très exposée aux risques. De même en Guyane où 70% de la population est exposée à l’érosion, à la submersion marine ou aux inondations.

liens

Le kit pédagogique du Réseau Action Climat
Le témoignage des association africaines membres du Réseau Climat & Développement

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