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Aujourd’hui se tient la journée transports de la COP21. Hier, l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) et l’Organisation Maritime Internationale (OMI) recevaient le fossile du jour pour leur inaction devant la montée en flèche des émissions de gaz à effet de serre de leurs secteurs. La veille, le gouvernement reculait sur l’indemnité kilométrique pour les salariés se déplaçant à vélo et réaffirmait son soutien au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes… pas besoin de chercher plus loin pour comprendre pourquoi les émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports continuent d’augmenter.

Aperçu sur un secteur qui a encore beaucoup de chemin à parcourir !

Le secteur du transport est responsable d’environ un quart des émissions de CO2 liées à la production et la consommation d’énergie dans le monde et de 27% des émissions de gaz à effet de serre de la France. C’est aussi le seul secteur dont les émissions ont augmenté sur la période de 1990 à aujourd’hui dans notre pays.

Les solutions sont pourtant multiples : les transports collectifs, les transports en commun et le train, les mobilités partagées comme le covoiturage et l’autopartage, les mobilités actives comme le vélo et la marche à pied … mais elles ne sont pas suffisamment encouragées par les élus locaux et nationaux qui préfèrent encore soutenir les modes de transport les plus consommateurs d’énergies fossiles comme le transport routier et aérien.

Cinq mythes sur le rôle du transport aérien dans les changements climatiques

L’impact du transport aérien sur le climat est sans commune mesure avec celui des autres modes de transports.

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Mais les lobbies du secteur aérien ont l’oreille des décideurs politiques et le transport aérien a réussi à passer entre les mailles du filet : il échappe aux politiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre et son carburant n’est soumis à aucune taxe.

En réalité, le transport aérien pèse autant sur le climat qu’un pays comme l’Allemagne. Sans réduction de ses propres émissions de gaz à effet de serre, l’objectif de maintenir la hausse des températures en-deçà de 2°C restera hors de portée. C’est pourquoi l’Accord de Paris doit à tout prix envoyer un signal fort à l’OACI et l’OMI. Il est grand temps de revenir sur les mensonges des lobbies pour que le transport aérien contribue enfin à la lutte contre le changement climatique.

Pour décrypter les mensonges du transport aérien : lisez la nouvelle brochure du Réseau Action Climat

L’autre intrus de la COP21 : le projet d’aéroport de Notre-Dame des Landes

Comment concilier la construction d’un nouvel aéroport avec les objectifs de lutte contre les changements climatiques ? C’est impossible : les experts ont démontré que l’objectif de maintien de la hausse des températures mondiales à 2°C ne pourra être atteint sans réduction des émissions de gaz à effet de serre du transport aérien. Or, s’il ne débouche pas sur un gaspillage financier et environnemental (en restant vide comme trop d’aéroports surdimensionnés), l’aéroport de Notre-Dame des Landes engendrerait une hausse du trafic aérien incompatible avec les objectifs de réduction d’émissions en cours de négociations à la COP21.

Après l’annonce de Barack Obama sur l’abandon du projet d’oléoduc Keystone XL, c’est le moment ou jamais pour le Président de la République d’annoncer l’abandon de ce projet emblématique.

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Ne laissons pas les vraies solutions sur le bord de la route 

Sauvons les trains ! Comble du comble, le train, qui est 14 à 40 fois plus performant et bénéfique pour le climat, est délaissé par les pouvoirs publics… Alors que la compagnie ferroviaire se veut exemplaire dans la lutte contre les changements climatiques, la SNCF réduit sensiblement son offre au service annuel 2016, avec l’accord tacite du gouvernement. L’offre ferroviaire, Intercités, TER et TGV, va être considérablement réduite, quand elle n’est pas tout bonnement supprimée (allers-retours Genève-Lille, Genève-Marseille, Bordeaux-Lyon par Toulouse), et ce, au lendemain de la COP21. Il deviendra encore plus difficile de se déplacer sans prendre l’avion ou la voiture pour ses loisirs et ses déplacements professionnels.

COP21 et réduction de l’offre ferroviaire : où est l’exemplarité écologique ?

Ne sous estimons pas le potentiel du vélo ! Alors que la moitié des émissions de CO2 sont liées aux déplacements urbains dans le monde, le vélo peut représenter une véritable alternative. En France, par exemple, il est utilisé dans moins de 3% des déplacements alors que la moitié des déplacements effectués en voiture en ville font moins de 3km. Cherchez l’erreur…

Si le potentiel du vélo est sous-exploité, c’est d’abord parce qu’il est ignoré des pouvoirs publics. Le gouvernement français a ainsi décidé de rendre facultative l’indemnité kilométrique pour les salariés se rendant au travail à vélo, alors que le remboursement des frais automobiles ou des transports en commun est systématique. À cela s’ajoute la décision de plafonner le montant exonéré de cotisations sociales pour l’employeur.

Et pourtant, une étude publiée la semaine dernière montre que si le vélo était utilisé dans 11% des déplacements en 2030 et 14% en 2050 (au lieu de 6% actuellement) les émissions mondiales de CO2 diminueraient de 7 et 11% !

Il est grand temps pour le gouvernement d’annoncer un appel à projet pour soutenir les collectivités locales dans le financement d’infrastructures  et d’aménagements qui permettront l’essor des mobilités actives en ville.

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