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État des lieux. Le choix du tout-routier au détriment des trains, des vélos et de la santé

La voiture est utilisée dans la moitié des déplacements de moins de 3km et le potentiel des transports collectifs et des mobilités actives reste encore largement sous-utilisé. Faute d’investissements adaptés, les émissions des transports ont augmenté de 9% entre 1990 et 2012, contrairement à l’objectif de réduction de 20% d’ici 2020. Au regard des choix que le Gouvernement s’apprête à faire en matière de mobilité, les émissions pourraient augmenter davantage et fragiliser la santé des Français.

Le secteur des transports représente le premier émetteur de gaz à effet de serre en France (27% du total) en raison de la prédominance du transport routier (90% des marchandises et 80% des personnes).

Le train abandonné

La convention sur les trains Intercités liant la SNCF à l’État arrive à son échéance et le Gouvernement doit décider des futures dessertes ferroviaires. Alors que les trains Intercités assurent le transport entre les moyennes et grandes villes, la SNCF a proposé d’en supprimer près de la moitié. Or, la fréquentation des trains Intercités est déjà en déclin suite à une dégradation de l’offre et des services mais aussi des avantages accordés au transport aérien et routier. Elle pourrait décliner encore avec la loi Macron qui ouvre à la concurrence des autocars, menaçant 75% des dessertes ferroviaires et faisant craindre 50 millions d’euros de pertes rien que pour les trains Intercités exploités par la SNCF. Il faut savoir qu’en cas de remplacement du train par l’autocar, plus d’un tiers des voyageurs se reportent sur la voiture ou sur l’avion, avec un impact certain sur le climat[1]. Le cas des Intercités est emblématique de l’abandon de l’ensemble du réseau ferroviaire pourtant indispensable au climat.

[1] Source : Commission des Compte Transport de la Nation

Le vélo sous-estimé

Si tous les Européens parcouraient quotidiennement 2,6 kilomètres à vélo comme les Danois, un quart de l’effort de réduction des émissions à faire dans les transports d’ici à 2050 serait atteint. Malheureusement, faute d’incitations et de politiques publiques, le vélo est utilisé dans seulement 3% des déplacements en France. La loi de transition énergétique fait un premier pas en créant une indemnité kilométrique pour les salariés se rendant au travail à vélo, une rémunération qui pourrait doubler l’utilisation du vélo. Le coût sera compensé par les bénéfices du vélo pour la santé. Le levier financier ne suffisant pas à lui seul, les infrastructures cyclables sécurisées et efficaces doivent se développer dans toutes les villes, avec la modération du trafic automobile. La ville de Paris a promis 150M€ sur 5 ans pour la réalisation de son propre plan vélo. Le soutien de l’État est nécessaire pour inciter toutes les collectivités à faire de même.

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